LA DÉMOLITION DU CHÂTEAU
La démolition du château de Flayosc est un évènement fondamental dans l’Histoire de notre commune. En pleine Révolution, Alexandre de Villeneuve, marquis de Flayosc, s’est enfui de Flayosc pour aller se réfugier à Aix en Provence, en attendant que les esprits de ses vassaux « fussent revenus au calme de la raison d’où ils paraissaient s’être éloignés ». A l’époque, les avis des Flayoscais sont partagés quant au sort à accorder au marquis et à ses biens, mais sa fuite ainsi que la situation économique de la région vont vite enflammer les esprits et le 3 mai 1792, à 10 heures du soir, la population exaspérée entame le pillage puis la démolition du château, avec à sa tête, le maire en personne, Jean François Bérard.
Le lendemain matin, le directoire du district de Draguignan alerté par la rumeur publique, réquisitionne la garde nationale de Draguignan et se porte à la tête de leurs corps respectifs afin de protéger la maison d’Alexandre de Villeneuve. Une fois sur place, il trouve une délégation de nombreux Flayoscais, conduite par le maire, les officiers municipaux, écharpes en bandoulière, et le juge de paix. Ces derniers, loin de nier la destruction, déclare que la démolition est l’œuvre non de quelques individus mais de toute la population de Flayosc et prend pour argument que le château, situé sur une proéminence pesait sur les citoyens. Il propose d’ailleurs de faire voter une délibération concernant un éventuel dédommagement envers le propriétaire, dédommagement qui n’aura jamais lieu. Voulant éviter un affrontement avec une population qui grandissait dans les rues, le directoire fait demi-tour et rentre penaud à Draguignan. Vous retrouvez en pièces annexes la totalité du compte-rendu du directoire du district du 4 mai et dont voici quelques morceaux choisis:
Aujourd’hui cinq may mil sept cent quatre vingt douze l’an quatrième de la liberté
Le directoire du district de Draguignan, M. le procureur sinedie qui a arreté que le procès verbal de ses commissaires députés à raison des troubles survenus à flayosc et denomés par la clameur publique sera transmis ainsi qu’il suit.
« Le quatre may mil sept cent quatre vingt douze, le directoire du district, ayant appris à sept heures du matin et par la clameur publique que l’on devastoit le ci-devant château de Flayosc qu’on travailloit à le démolir, affligé d’un pareil désordre et étonné surtout que la municipalité du lieu n’en sut donné aucun avis, n’en eut pas dénomé le projet a l’effet d’en prévenir l’exécution par des mesures convenables mais ne pouvant pas douter de la vérité en fut attesté par nombre de personnes et jaloux enfin d’arrêter les suites d’un pareil désordre aurait verbalement délibéré vu l’urgence de requérir M. le commandant de la garde nationale et M. le lieutenant commandant la gendarmerie à l’effet de se porter à la tête de leurs corps disputifs dans le lieu de flayosc pour y agir ainsi qu’il y serait avisé….
…Arrivés sur les limites du territoire de flayosc, nous y aurions trouvé le sieur berard maire à la tête des officiers municipaux tous décorés de leurs écharpes, le sieur lombard juge de paix et nombre de citoyens rangés derrière eux…
…le maire nous aurait répondu, que les faits que nous lui aurions retracés, étaient vrais ; que le délit était constant, mais qu’il n’était pas l’ouvrage de certains individus mais celui de toute l’habitation, que tous les citoyens et eux mêmes maire et officiers municipaux et juge de paix avait eu part à l’exécution du projet ; que la vue de ce ci-devant château placé sur une éminence et dominant tout le lieu pesait sur les citoyens et que tous avaient cédé à l’impatience de s’en délivrer… »
Le directoire fera aussitôt proclamer dans toutes les communes du district l’urgence à faire l’état des biens et des fonds des émigrés c’est-à-dire des nobles ayant fui le pays.
Vous trouverez aussi en pièce annexe la délibération du 10 mai 1792 à Flayosc qui entérine cette décision :
« Conseil municipal de la commune de Flayosc du dix du mois de mai mille sept cent quatre vingt douze auquel Conseil, convoqué par billets portés par Jean Clavier, valet de veille, ont été présents les sieurs Jean François Bérard maire, Pierre Franc, François Leidet, Henrri Chieusse, Louis Leidet procureur de la Commune.
Le sieur maire représente à l’assemblée qu’en vertu de l’article sept de l aloi du huit avril dernier relative au bien des émigrés chaque municipalité envoie au directoire de son district l’état des biens situés dans son territoire appartenant à des personnes qu’elle ne connaitra pas pour être actuellement domiciliés dans ce département ainssi que les ventes prestations et autres redevences qui leur sont dues, et comme dans notre municipalité, sieur alexandre villeneuve que nous scavons être sorti du royaume depuis la révolution y être encore rentré et resorti de nouveau sans scavoir s’il y est aujourd’hui, possède dans notre commune différents effets, le sieur maire pour se conformer au dit article sept de la susdite loi, pense que la municipalité devrait faire un état de tout les effets pour l’envoyer de suite au directoire du district de draguignan.
Sur laquelle proposition l’assemblée, ouï monsieur le procureur de la commune a unanimement délibéré de faire l’état des biens, rentes, prestations, et redevences, au plutôt, du sieur alexandre villeneuve et de l’envoyer de suite au directoire du district de draguignan pour aviser ce qu’il appartiendra.
Plus n’a été délibéré.
Signatures :
Bérard maire
Remy Chieusse officier municipal
Leidet Officier municipal
Leidet procureur de la commune
Trouin secrétaire »
Procès verbal du directoire du district de Draguignan page 1 (4 mai 1792)

Procès verbal du directoire du district de Draguignan page 2 (4 mai 1792)

Procès verbal du directoire du district de Draguignan page 3 (4 mai 1792)

Compte rendu du conseil municipal à propos des biens des Villeneuve (10 mai 1792)

Au fil de l’histoire 11 – Place de la Reinesse
/dans Non classé /par mflayoscLA PLACE DE LA REINESSE ET LA FONTAINE
Sensiblement identique à celle de la place de la République, la fontaine de la Reinesse date de 1924, date à laquelle elle a remplacé une antique fontaine installée au XIVème siècle. Le nom de la place et de la fontaine vient d’une légende qui prétend qu’une grenouille d’or est cachée quelque part non loin de la fontaine…
C’est une fontaine à bassin circulaire à fût cylindrique surmontée par une urne cannelée et d’une ogive. L’eau étant précieuse, la surverse alimentait l’abreuvoir, le petit bassin et le lavoir situé en contrebas, rue des lavandières.
La fontaine sera entièrement reconstruite en 1833.
Vous trouverez en pièces annexes un exemple de facture et reconnaissance de dettes pour la restauration de la fontaine en 1765 d’un montant de trois livres neuf sols et quatre deniers pour Jean Louis Couret pour avoir cimenté la fontaine.
Vous trouverez aussi l’acte de naissance du lavoir de la place de la Reinesse qui date de 1839 et également un très ancien billet de 1725 (une des plus vielles archives de Flayosc) évoquant le comblement des cloaques sur la place qui nuisaient à la fontaine.
Création du lavoir de la place de la reynesse en 1839
Le comblement des cloaques place de la reinesse en 1725
Facture et reconnaissance de dettes pour la restauration de la fontaine en 1765
Au fil de l’histoire 10 – Monument au morts
/dans Non classé /par mflayoscLE MONUMENT AUX MORTS
A la suite de la guerre de 14-18, un mouvement national d’hommage aux morts de la Grande Guerre est lancé. Déjà, le 28 mai 1916, le conseil municipal avait décidé de l’édification d’une plaque commémorative rendant hommage au conseiller municipal Eugène Truc, mort au combat. Très tôt donc, dans le premier quart de l’année 1919, une commission informelle se crée pour « l’érection dans la commune de Flayosc d’un monument commémoratif en l’honneur des enfants de la commune morts pour la France » avec à sa tête le maire de Flayosc Ernest Maunier. L’architecte Le Coz dresse plans et dessins. Le 19 juillet, une liste de 31 flayoscais morts pour la France et de 5 disparus est dressée. Le 31 juillet, le projet de marché du monument est signé entre la commune et l’entrepreneur tailleur de pierre et sculpteur Albert Berthon pour une somme de 8000 francs comprenant l’érection de deux monuments : un au cimetière et un sur la place centrale de Flayosc.
Le 28 octobre, un comité officiel pour l’érection du monument est créé dont le but sera de procéder au financement du monument. Dès lors, une souscription est lancée auprès des habitants afin de réunir l’argent nécessaire. Le monument sera inauguré le dimanche 18 juillet en présence du secrétaire général du Var. Afin d’achever le financement du monument, le comité organise le 12 décembre 1920, un gala dont les bénéfices sont versés au financement de l’opération. M. Léon Clavier y chante notamment « pour la République ». D’autres concerts seront organisés le 20 décembre et le 2 janvier 1921. Le gala du 12 décembre permettra de faire un bénéfice de 998 francs. Finalement, le Comité fait remise officiellement du monument à la municipalité dans une lettre datée du 14 janvier 1921.
Depuis 1921, le monument aux morts a été déplacé deux fois. La première fois de la place du village jusqu’en face du lavoir, la deuxième fois jusqu’à son emplacement actuel.
En pièces annexes, vous trouverez la délibération du Conseil Municipal sur le monument aux morts en date du 17 novembre 1918 soit à peine 6 jours après l’armistice! Vous pourrez lire aussi une lettre du maire de Flayosc au ministre pour lui demander l’autorisation d’ériger un monument aux morts.
Vous trouverez enfin une photo montrant le monument à un endroit insolite c’est à dire en face du lavoir !
Lettre du maire au ministre pour demander l’érection du monument aux morts
Délibération du Conseil Municipal sur le monument aux morts 17.11.1918
Le MAM quand il était en haut du village
Au fil de l’histoire 9 – Le presbytère
/dans Non classé /par mflayoscLE PRESBYTÈRE
Le presbytère est indissociable de l’église et comme l’église, il possède sa propre histoire. Ainsi, peut-on trouver cet inventaire (document supplémentaire annexe) de la bibliothèque du presbytère réalisé en août 1823 dans lequel par exemple, on peut voir un exemplaire des oeuvres complètes de Bossuet.
Autre exemple des petites histoires du presbytère, ce document mis en annexe qui montre une lettre des membres du Directoire de Draguignan datée du 29 nivôse de l’an 2 de la république. Dans ce mot, le Directoire ordonne aux membres de la communauté de faire parvenir à l’atelier révolutionnaire tous les objets en métal (cuivre laiton et étain) des chapelles et église de Flayosc, les cloches en particulier mais aussi les chandeliers, les plats, les lampes…
Recensement du métal de l’église et du presbytère
Inventaire de la bibliothèque du presbytère 31-08-1823
Au fil de l’histoire 8 – Le clocher
/dans Non classé /par mflayoscLE CLOCHER
Le Clocher de l’église ou Tour de l’horloge est le point le plus haut du village. Très fragilisé et abîmé, il fut presque entièrement démoli (sauf 6 pans de hauteur) en 1769 afin de le reconstruire plus solidement et d’y installer une horloge.
On accède aux étages par une porte en hauteur grâce à une échelle. Une suite d’échelles métalliques conduit au campanile. Quatre cloches occupent la partie ajourée. Vous pouvez voir une photographie de chaque cloche grâce aux documents annexes supplémentaires. Une de ces cloches (au nord) datée de 1770 est classée monument historique. Un magnifique campanile forgé en 1769 par Jean Olivier, serrurier à Lorgues, chapeaute la tour et porte une cinquième cloche datée de 1769, classée monument historique.
La cloche septentrionale de 530 kg, classée monument historique. L’inscription latine dit : «Sancte Laurenti ora pro nobis at fulgure et tempestae libera nos domine». Elle donne la note sol.
Vous pourrez profiter aussi du splendide panorama qu’on peut admirer de la terrasse du campanile qui n’est pas visitable.
cloches vue générale
Au fil de l’histoire 6 – Creusement de la rue de l’église
/dans Non classé /par mflayoscLE CREUSEMENT DE LA RUE DE L’EGLISE
En 1857, les ruines de l’ancien château démoli en 1792 gênent la circulation des flayoscais. À la demande du Comte de Forbin de la Barben qui a épousé la comtesse de Villeneuve, propriétaire des ruines, la commune fait les démarches pour faire l’acquisition du terrain et creuser de nouvelles artères dans Flayosc.
Alexandre Malespine, délégué par arrêté préfectoral fait une estimation de la somme à verser par la commune: 3314 francs et 94 centimes. Finalement, la mairie versera 3000 francs par acquérir le terrain.
Le contrat entre les époux Corbin-Villeneuve et la mairie stipule que si des objets, du mobilier ou des restes de l’ancien château sont découverts, ils reviendront aux anciens propriétaires. En revanche, les pierres appartiennent désormais à la commune.
Vous trouverez en pièces annexes, les plan des travaux échafaudés en 1857 ainsi que l’exemplaire du contrat entre les époux Corbin-Villeneuve et la mairie.
L’acte notarier entre le comte de Forbin et la mairie
Le plan des travaux
Au fil de l’histoire 7 – L’église paroissiale Saint Laurent
/dans Non classé /par mflayoscL’EGLISE PAROISSIALE SAINT LAURENT
La paroisse de Flayosc est nommée pour la première dans le cartulaire de l’abbaye de Saint-Victor de Marseille en 1040. Plusieurs fois remaniée au cours des siècles. Ainsi, en 1769, à l’occasion de l’installation de la nouvelle horloge, on s’aperçoit que l’édifice de la tour est en très mauvais état et que les pierres de la base sont «félées». Il faut donc presque tout démolir et tout reconstruire. En 1810, on juge indispensable de démolir entièrement la voûte et une partie du mur latéral afin là encore de tout reconstruire. Témoin, ce devis mis en pièce supplémentaire qui évoque la nécessité de cette reconstruction.
L’église saint Laurent a vécu des heures sombres pendant la révolution. Ainsi comme l’atteste le document en annexe, le 18 aout 1791, on ordonne la saisie de toute l’argenterie de l’église pour permettre à l’Etat de fabriquer des pièces de monnaie:
« …incessamment, Messieurs, or après la réception de cette lettre et toute affaire cessante vous voudrez bien envoyer un commissaire dans votre église paroissiale pour dresser un état de toute l’argenterie qui existe et nous le faire passer sans délai ; votre commissaire se joindra à cet effet avec votre curé et ce concertera avec lui. Vous aurez un second état à dresser et pour lequel nous écrirons particulièrement à votre curé ; c’est celui de l’argenterie qui manque à votre église pour la régularité et la décence du service divin ; vous vous concerterez également avec lui pour cette seconde opération et vous viserai l’état qu’il en dressera. Nous vous prions instamment de ne pas perdre de vue que l’intervention de l’Assemblée nationale est d’accorder tout ce que la décence du culte exigera. Aussi de ne présenter aucune superfluité attendu les besoins argents où se trouve l’État. le superflu de la vaisselle d’église comme vous savez monsieur est destiné à la fabrication des pièces de 15 et 30 sols dernièrement décrétée. »
Etat de l’eglise en 1810
Saisie de l’argenterie des biens de l’église 18 août 1791
Au fil de l’histoire 5 – La démolition du château
/dans Non classé /par mflayoscLA DÉMOLITION DU CHÂTEAU
La démolition du château de Flayosc est un évènement fondamental dans l’Histoire de notre commune. En pleine Révolution, Alexandre de Villeneuve, marquis de Flayosc, s’est enfui de Flayosc pour aller se réfugier à Aix en Provence, en attendant que les esprits de ses vassaux « fussent revenus au calme de la raison d’où ils paraissaient s’être éloignés ». A l’époque, les avis des Flayoscais sont partagés quant au sort à accorder au marquis et à ses biens, mais sa fuite ainsi que la situation économique de la région vont vite enflammer les esprits et le 3 mai 1792, à 10 heures du soir, la population exaspérée entame le pillage puis la démolition du château, avec à sa tête, le maire en personne, Jean François Bérard.
Le lendemain matin, le directoire du district de Draguignan alerté par la rumeur publique, réquisitionne la garde nationale de Draguignan et se porte à la tête de leurs corps respectifs afin de protéger la maison d’Alexandre de Villeneuve. Une fois sur place, il trouve une délégation de nombreux Flayoscais, conduite par le maire, les officiers municipaux, écharpes en bandoulière, et le juge de paix. Ces derniers, loin de nier la destruction, déclare que la démolition est l’œuvre non de quelques individus mais de toute la population de Flayosc et prend pour argument que le château, situé sur une proéminence pesait sur les citoyens. Il propose d’ailleurs de faire voter une délibération concernant un éventuel dédommagement envers le propriétaire, dédommagement qui n’aura jamais lieu. Voulant éviter un affrontement avec une population qui grandissait dans les rues, le directoire fait demi-tour et rentre penaud à Draguignan. Vous retrouvez en pièces annexes la totalité du compte-rendu du directoire du district du 4 mai et dont voici quelques morceaux choisis:
Aujourd’hui cinq may mil sept cent quatre vingt douze l’an quatrième de la liberté
Le directoire du district de Draguignan, M. le procureur sinedie qui a arreté que le procès verbal de ses commissaires députés à raison des troubles survenus à flayosc et denomés par la clameur publique sera transmis ainsi qu’il suit.
« Le quatre may mil sept cent quatre vingt douze, le directoire du district, ayant appris à sept heures du matin et par la clameur publique que l’on devastoit le ci-devant château de Flayosc qu’on travailloit à le démolir, affligé d’un pareil désordre et étonné surtout que la municipalité du lieu n’en sut donné aucun avis, n’en eut pas dénomé le projet a l’effet d’en prévenir l’exécution par des mesures convenables mais ne pouvant pas douter de la vérité en fut attesté par nombre de personnes et jaloux enfin d’arrêter les suites d’un pareil désordre aurait verbalement délibéré vu l’urgence de requérir M. le commandant de la garde nationale et M. le lieutenant commandant la gendarmerie à l’effet de se porter à la tête de leurs corps disputifs dans le lieu de flayosc pour y agir ainsi qu’il y serait avisé….
…Arrivés sur les limites du territoire de flayosc, nous y aurions trouvé le sieur berard maire à la tête des officiers municipaux tous décorés de leurs écharpes, le sieur lombard juge de paix et nombre de citoyens rangés derrière eux…
…le maire nous aurait répondu, que les faits que nous lui aurions retracés, étaient vrais ; que le délit était constant, mais qu’il n’était pas l’ouvrage de certains individus mais celui de toute l’habitation, que tous les citoyens et eux mêmes maire et officiers municipaux et juge de paix avait eu part à l’exécution du projet ; que la vue de ce ci-devant château placé sur une éminence et dominant tout le lieu pesait sur les citoyens et que tous avaient cédé à l’impatience de s’en délivrer… »
Le directoire fera aussitôt proclamer dans toutes les communes du district l’urgence à faire l’état des biens et des fonds des émigrés c’est-à-dire des nobles ayant fui le pays.
Vous trouverez aussi en pièce annexe la délibération du 10 mai 1792 à Flayosc qui entérine cette décision :
« Conseil municipal de la commune de Flayosc du dix du mois de mai mille sept cent quatre vingt douze auquel Conseil, convoqué par billets portés par Jean Clavier, valet de veille, ont été présents les sieurs Jean François Bérard maire, Pierre Franc, François Leidet, Henrri Chieusse, Louis Leidet procureur de la Commune.
Le sieur maire représente à l’assemblée qu’en vertu de l’article sept de l aloi du huit avril dernier relative au bien des émigrés chaque municipalité envoie au directoire de son district l’état des biens situés dans son territoire appartenant à des personnes qu’elle ne connaitra pas pour être actuellement domiciliés dans ce département ainssi que les ventes prestations et autres redevences qui leur sont dues, et comme dans notre municipalité, sieur alexandre villeneuve que nous scavons être sorti du royaume depuis la révolution y être encore rentré et resorti de nouveau sans scavoir s’il y est aujourd’hui, possède dans notre commune différents effets, le sieur maire pour se conformer au dit article sept de la susdite loi, pense que la municipalité devrait faire un état de tout les effets pour l’envoyer de suite au directoire du district de draguignan.
Sur laquelle proposition l’assemblée, ouï monsieur le procureur de la commune a unanimement délibéré de faire l’état des biens, rentes, prestations, et redevences, au plutôt, du sieur alexandre villeneuve et de l’envoyer de suite au directoire du district de draguignan pour aviser ce qu’il appartiendra.
Plus n’a été délibéré.
Signatures :
Bérard maire
Remy Chieusse officier municipal
Leidet Officier municipal
Leidet procureur de la commune
Trouin secrétaire »
Procès verbal du directoire du district de Draguignan page 1 (4 mai 1792)
Procès verbal du directoire du district de Draguignan page 2 (4 mai 1792)
Procès verbal du directoire du district de Draguignan page 3 (4 mai 1792)
Compte rendu du conseil municipal à propos des biens des Villeneuve (10 mai 1792)
Au fil de l’histoire 4 – La porte de Paris
/dans Non classé /par mflayoscLA PORTE DE PARIS
La porte dite de Paris est l’une des deux portes vestiges des remparts médiévaux de Flayosc avec celle de la Reinesse. Il en existait trois dans l’enceinte originelle.
La porte devait initialement représenter la base d’une tour à plusieurs étages. Ces niveaux supérieurs ont désormais disparu mais il demeure aujourd’hui ce passage soutenu par deux puissants piedroits et couvert par une voûte en arc brisé extérieur et un arc en plein cintre intérieur. On peut aussi encore observer un arc de soutien à l’intérieur orné d’une date : 1665.
En regardant à l’intérieur de la porte, vous découvrirez quelques éléments conservés de la défense de la porte :
> le logement de la herse réservé dans la voûte et les rainures latérales de guidage.
>Les orifices pour le passage de la barre.
> Les deux consoles percées dans la partie haute à l’intérieur qui servaient au coulissement de l’axe de la porte.
Le document annexe que vous pouvez consulter vous montre un schéma légendé d’une porte médiévale telle que la porte de Paris de Flayosc.
Schéma d’une porte médiévale telle que la porte de Paris à Flayosc
Au fil de l’histoire 3 – La rue de la Conque
/dans Non classé /par mflayoscLA RUE DE LA CONQUE ET LA CORDONNERIE A FLAYOSC
La rue de la Conque était au XIXème siècle l’un des centres névralgiques de l’industrie de la cordonnerie à Flayosc. A cette période, tous les ouvriers engagés étaient recensés sur des listes descriptives. Ces livrets d’ouvriers nous apportent de nombreuses informations sur l’âge, l’origine, l’apparence, le patron des ouvriers. Vous pouvez voir dans l’un des documents annexes un extrait d’un de ces registres en 1856.
Par exemple, entre le 9 avril 1856 et octobre 1860, 69 ouvriers nouveaux sont recensés. Pas moins de 36 de ces hommes travaillent en cordonnerie soit plus de la moitié ! Ils viennent de Nice, Marseille, Le Luc, Entrevaux, Toulon etc. Certains sont originaires de Figanières, de Villecroze, de Seillans… Quelques-uns sont sardes ou piémontais mais beaucoup sont cependant nés à Flayosc. Certains savent signer mais la majorité est illettrée. Ils travaillent pour un ensemble de 19 ateliers de cordonnerie dirigés par divers patrons dont les frères German, Paulin Brémond, Antoine Hébréard, Lambert Vallagnosc ou encore Adolphe Cauvin.
Les âges des ouvriers recencés s’étalent entre 16 et 28 ans pour une moyenne de 21, 9 années.
Parmi les autres métiers recensés à Flayosc pendant cette période de 4 ans, on peut noter aussi machiniste pour tonnelier, journalier pour négociant, cultivateur, maréchal-ferrant, cordier, chapelier, boulanger, menuisier, corroyeur, ouvrier de ressence, bourrelier, cocher, meunier à huile, mineur, maçon, garçon d’hôtel ou … vermicellier !
En mars 1866, le rapport de la situation industrielle et commerciale de la commune de Flayosc signalait 26 établissements de cordonnerie pour l’emploi de 245 ouvriers (dont 40 femmes) travaillant en moyenne 12 heures par jour. La cordonnerie à cette époque ne connait pas le chômage!
Les autres activités industrielles sont les fabriques d’huile de ressence (9 établissements), les tuileries, briqueteries, et fabrications de moellons (8 établissements dont 7 en activité), la minoterie (1 établissement) et les platrières (2 établissements).
En 1871, on note 30 établissements de cordonnerie employant 250 ouvriers.
Un témoignage émouvant de ce monde ouvrier flaysocais est la sortie de l’usine en 1910 sur un des documents mis en annexe.
Vous trouverez aussi la première page de la création de la constitution du syndicat mixte professionnel de la cordonnerie de Flayosc qui date de la fin de la première guerre mondiale ainsi que la première page des statuts de l’ « émancipatrice », première coopérative ouvrière de cordonnerie.
Le syndicat des ouvriers cordonniers 26.10.1918
Cooperative ouvrière de la cordonnerie 1.06.1912
Registre ouvrier de 1856
La place de la république et la sortie de l’usine en 1910
Au fil de l’histoire 2 – La Place de la République
/dans Non classé /par mflayoscLA PLACE DE LA REPUBLIQUE ET LA PLACE BREMOND
19 mai 1874
La place Brémond et la place de la République sont depuis longtemps le lieu d’arrêt de la liaison d’autobus Draguignan-Flayosc.
La première trace d’une liaison entre les deux villes remonte à 1840. Le conseil municipal vote le 17 décembre 1840 une convention avec le sieur Paulin Brémond stipulant qu’une voiture hippomobile assurera une navette aller-retour deux fois par semaine, les jours de marché. En effet, à cette époque, l’aller-retour jusqu’à Draguignan nécessitait à cheval pratiquement une journée entière et même parfois un guide. Plus tard, en 1874 puis en 1876, une véritable liaison quasi quotidienne se mettra en place.
Vous trouverez l’autorisation préfectorale faite à Léandre Léault de conduire une navette hippomobile grâce à un des documents supplémentaires.
Vous pourrez retrouver l’allure supposée de cette voiture qui en 1874 faisait la liaison FLayosc Draguignan. Vous pourrez aussi lire un compte-rendu de conseil municipal de novembre 1840 où le maire explique l’utilité d’une liaison hippomobile pour Draguignan:
« Les développements successifs des affaires de toute espèce et les relations toujours croissantes et plus multipliées qu’elles nécessitent font depuis long-temps sentir le besoin de nouveaux moyens de communication qui y correspondent c’est dans le but d’un établissement de ce genre que j’ai à vous parler de la proposition faire par le sieur Paulin Brémond de mettre à la disposition des habitans pour leur transport à Draguignan deux fois par semaine soit les deux jours de marché trois places dans une voiture suspendue et couverte au prix 75 centimes pour l’aller et le retour et de 50 centimes pour une seule course indépendamment de la commodité générale on retrouve ici avec plus de rapidité dans le parcours de la distance un avantage d’économie qui n’est pas à dédaigner. nombre de personnes ne se rendent à Draguignan qu’en sacrifiant une journée de cheval, d’autres encore ne se mettent en route qu’avec un cheval et un guide. or les frais accessoires de voyage ne laissent pas peu d’occasionner pour l’habitation une dépense qui mérite d’être prise en considération et qui seraient économisées… »
Reconstitution de la voiture de Léandre Léaud en 1874
Compte rendu de conseil municipal montrant la nécessité d’une liaison Flayosc Draguignan