Flayosc dans la grande guerre
Comme toutes les communes du Var, Flayosc a participé à la Grande Guerre. De tous ces soldats partis loin de leur terre natale, 54 n’en reviendront pas. 54 morts parmi les 1750 habitants que comptait la commune avant-guerre. Ils ont tous combattu, la plupart sont morts face à l’ennemi, d’autres des suites de leurs blessures. Sans oublier les maladies contractées durant ces 4 terribles années. Nombreux sont les fantassins et les chasseurs, logique pour la région montagneuse qu’est l’arrière-pays varois. Mais ils sont aussi artilleurs, zouave, coloniaux, sapeur du génie, marin ou bien commis ouvriers, ceux qui aidaient au soutien.
Plusieurs d’entre eux seront récompensés, le plus souvent à titre posthume : de la croix de guerre, avec étoile de bronze, d’argent ou avec palme pour avoir été cité à l’ordre du régiment, de la division ou de l’armée. Ils recevront la prestigieuse médaille militaire, pour les sous-officiers et les soldats, ou la légion d’honneur, pour les officiers, saluant de glorieux faits d’armes.
Ces valeureux soldats auront combattu sur tous les fronts, comme le montre la carte ci-contre. Nombre d’entre eux dans les montagnes vosgiennes, mais aussi en Artois, dans la Marne, la Somme, l’Aisne ou le Nord. Sans oublier la Belgique, l’Italie ou le Maroc. Mais c’est dans la Meuse, autour de Verdun, que l’on trouve la plus forte concentration, où une quinzaine d’entre eux périront au combat. Cette carte précise les lieux de décès sur le front franco-allemand. D’autres sont décédés en convalescence, hors métropole ou après la guerre. Ils sont notés en bas de tableau.
Sur ces 54 combattants « morts pour la France », la très grande majorité est née sur Flayosc, huit dans les communes environnantes et un en Alsace occupée. Flayosc était bien une des capitales de la chaussure à cette époque : plus d’un tiers des parents étaient cordonniers et près de la moitié de ces futurs soldats étaient également cordonniers avant-guerre ! Bien entendu, viennent ensuite les cultivateurs, mais aussi d’autres professions, coiffeur, pâtissier, cafetier, employé de commerce ou charretier… Certains ont même embrassé une carrière militaire. Il est intéressant de noter que 40% étaient mariés avant-guerre, il existe donc très certainement une descendance avérée de ces soldats. En 1914, les plus jeunes étaient âgés d’à peine 17 ans (ils ne seront enrôlés qu’à 19 ans au plus tôt), les plus anciens, déjà 45.
Deux familles flayoscaises ont été doublement touchées : Victor GERMAN et Marie-Thérèse VASSAL auront perdu 2 fils dans ce terrible conflit, tout comme Théodule TRUC et Marie-Félicité GERMAN.
Chaque soldat bénéficie d’une fiche comprenant les éléments suivants : le grade et nom de l’intéressé, un dessin de l’uniforme porté lors du décès (les dessins ont été réalisés par le général (2S) Marc Morillon que je remercie), un extrait signalétique, sa fiche « Mort pour la France », une photo ou carte postale correspondant au contexte, le tampon du régiment, les médailles et citations si décernées et une petite biographie.
Les silhouettes permettent de découvrir son régiment, noté sur les pattes de col, son grade s’il est au moins caporal, sur les bas de manche, mais également son ancienneté au front : ce sont ces chevrons sur le haut du bras gauche, 1 chevron pour la première année, puis un tous les six mois. Un soldat ayant fait la campagne complète se verra ainsi attribuer 7 chevrons.
Bonne lecture à tous et… N’oublions jamais !